Cela fait plusieurs mois que les endroits les plus fréquentés de Lausanne et de plein d’autres villes sont infestées de gens qui récoltent des signatures pour des initiatives populaires. Bon, c’est pas ça le problème hein, le droit d’initiative est une caractéristique suisse superbe. Le problème c’est quand ils ont été engagés par une entreprise elle-même engagée par un parti ou une coalition. Ils utilisent alors des techniques de marketing de mauvaise foi. Ils interpellent quand on a pas la tête à méditer si l’on souhaiterait ou pas avoir ce texte dans la Constitution ou même de simplement lire le texte de loi, ils omettent les parties les plus importantes voire controversées de l’initiative, ils suscitent la pitié en expliquant les sous qu’ils se feront si on signe. Il arrive même que s’ils n’ont pas atteint le nombre de signatures souhaitées sur toutes leur initiatives, ils copient des signatures pour les mettre sur un autre texte. Évidement, ils ne manifestent pas de réel soutien envers les initiatives qu’ils promeuvent, leur but est uniquement de se faire de l’argent. Alors comment est-ce envisageable qu’il y ait un marché du travail autour de la récolte de signatures, quand même le parlement est de milice? De plus, l’usage de ces entreprises creuse des fossés au niveau de l’accessibilité aux urnes des initiatives des partis les plus à l’aise financièrement et celles des partis qui n’ont pas forcément les ressources d’engager ces entreprises. Ou même, en vue du fait que les signatures pour des textes de certains partis sont rémunérées jusqu’à 3x plus que les autres. Les récolteurs ont donc intérêt à les mettre en avant. Si un parti souhaite lancer une initiative populaire, il devrait faire preuve de bonne foi et demander à ses affiliés de récolter des signatures bénévolement pour éviter une désinformation de ceux qui signent.